Par Michel Cordillot
Membre de la Section française de Londres de l’AIT.
Ayant décidé d’émigrer aux États-Unis en compagnie de Drury, il fut chargé par le Conseil général — sur la recommandation d’Eugène Dupont — d’essayer de nouer des contacts en vue d’implanter l’Internationale parmi les Français de New York. Lors de la réunion du 30 juillet 1867 du Conseil général de l’AIT, Isard reçut mandat d’agir en son nom.
Fin septembre Isard envoya au Conseil une lettre dans laquelle il disait avoir rencontré de nombreuses personnalités influentes dans le monde du travail, mais que celles ci ne prenaient pas l’Internationale au sérieux, à l’exception de syndicaliste William J. Jessup. Il put toutefois assister à une assemblée des délégués de l’État de New York de la National Labor Union en compagnie de Drury, où ils furent bien accueillis. Il demandait par la même lettre que leur soit envoyé un mandat écrit leur donnant tout pouvoir d’agir au nom de l’Association outre-Atlantique. Mais lors de la réunion du Conseil général du 29 octobre il fut décidé de surseoir à l’envoi d’un tel mandat (s’étant renseigné entre-temps, Marx avait appris que Drury avait appartenu à diverses sociétés secrètes dont il se méfiait). Suite à cela, Isard ne donna plus signe de vie.
Par Michel Cordillot
SOURCES : The General Council of the First International. Minutes, 1866-68, op. cit., p. 147, 165, 168. — Hubert Perrier, Idées et mouvement socialiste aux États-Unis, Thèse d’État, Université Paris VIII, 1984.